Système d’éducation au Québec : quatre questions adressées aux partis politiques (automne 2018)

Dans le cadre de la campagne électorale au Québec, l’émission de TV de Radio-Canada 24-60 avec Anne-Marie Dusseault a demandé à ses téléspectateurs et téléspectatrices de lui envoyer des questions concernant le système d’éducation qui s’adressaient aux représentants des quatre partis politiques.

Voici les questions que j’ai envoyées :

Questions 1. Le double système d’éducation – privé et public

Pourquoi est-ce qu’au Québec l’on maintient un double système d’éducation (privé et public) en subventionnant généreusement le privé (60% de financement) au détriment du système public qui se voit perdre de sa meilleure clientèle. Les conséquences sont multiples, le système public absorbe en grande majorité les clientèles en difficulté et est poussé à développer à l’image du système privé des écoles à vocations particulières qui sélectionnent les élèves sur leur rendement et leurs aptitudes. On s’éloigne d’une valeur fondamentale au Québec soit « l’égalité des chances » au profit de l’élitisme. Pourquoi maintenir ce double système alors que l’ensemble des autres provinces subventionne très peu ou pas du tout leur système privé   Question : Est-ce qu’un parti politique aura le courage de favoriser l’intégration de ces deux systèmes et réduire le financement de l’école privé?

Voir l’excellent article sur les méfaits de la sélection (école privée et publique)
https://www.ledevoir.com/opinion/idees/536510/la-segregation-scolaire-au-secondaire-une-derive-largement-ignoree

Question 2. La diplomation en adaptation scolaire (EHDAA)

Le taux de qualification ou de diplomation en adaptation scolaire (EHDAA) est très faible (à peine 52%), et encore plus faible chez les garçons.  Est-ce qu’un parti politique s’engage à étudier en profondeur ce qui se passe dans le secteur de l’adaptation scolaire au Québec  ? 

Question 3. Les hommes enseignants sont très peu présents en éducation

Les hommes enseignants sont très peu présents dans les programmes de formation des enseignants et par conséquent dans les écoles primaires et secondaires. Forcément l’éducation manque d’une influence « masculine » qui pourrait aider, entre autres, le problème de scolarisation des garçons qui manque de modèle masculin. Est-ce qu’un parti politique envisage une stratégie afin d’attirer plus d’hommes dans la profession enseignante?

Question 4. La maternelle 4 ans et les CPE

La maternelle 4 ans est une stratégie reconnue pour favoriser la prévention de l’échec scolaire. D’autre part nous avons un système de qualité en petite enfance (les CPE). L’une des stratégies afin de profiter de l’expertise de ces deux mondes (CPE-petite enfance et enseignement préscolaire) c’est l’alliance entre les deux systèmes (CS et CPE). Est qu’un parti politique a pour stratégie de voir à réaliser cette alliance afin d’implanter des maternelles 4 ans pour tous?

 

 

3 réflexions au sujet de « Système d’éducation au Québec : quatre questions adressées aux partis politiques (automne 2018) »

  1. Très bonnes interrogations, Pierre! Bravo!

    Le sujet de ta première m’a toujours interpelée. Quand des parents choisissent l’école privée pour leur enfant, ils savent qu’il y a des frais.
    Alors pourquoi le gouvernement , en l’occurence la population, défraie 60% du financement , je dirais au détriment du système public , qui lui doit accepter tous les cas de jeunes perturbés et/ ou délinquants qui n’entreraient pas au privé? Depuis longtemps étrange… cette situation.

    Au privé, les parents en général encadrent leur jeune, le motivent, s’intéressent à ses apprentissages: ils paient. Alors qu’au public aussi, il y a des parents qui se soucient de la réussite, le motivent… c’est sûr, mais hélas, pas à 100% de la part de tous.

    Plusieurs parents monoparentaux sont dépassés par la situation néfaste dans la famille, ne se soucient même pas de l’absentéisme de l’enfant, de son entourage!
    Et les profs, eux, ont la tâche de naviguer de leur mieux pour faire en sorte que l’élève améliore son rendement afin qu’il ait une meilleure estime de lui ou d’elle.

    Si ces montants étaient versés au public, probablement que plusieurs écoles auraient davantage les moyens d’avoir de l’aide de plus de personnes- ressources affectées à l’aide dont ont besoin des élèves laissés à eux seuls.

    C’est le point sur lequel je me suis penchée en lisant ton courriel.

    Quant aux autres points tout aussi intéressants que le premier, je crois que ce n’est pas non plus tellement un souci pour les partis politiques afin d’améliorer la situation. Quel dommage!

    Vive le temps de ma jeunesse avec la communauté religieuse ( asv) qui m’a accueillie comme pensionnaire au secondaire et à l’école Normale. J’ai appris davantage avec ces femmes dévouées et compétentes que les matières scolaires enseignées. Je leur garde depuis une reconnaissance infinie.

    Bravo , Pierre, de mettre, même à la retraite, tant d’efforts à l’Éducation. Tu es remarquable!

    Angèle Brouillette
    Envoyé de mon iPad

  2. des écoles alternatives: le système scolaire est une grosse « usine » si peu respectueuse des différences individuelles, sociales, culturelles…allez, tous dans le même moule, avec une production plus raffinée pour les plus riches.
    les jeunes sont pleins de potentiel différent à valoriser et non toujours à comparer et évaluer.
    comme j’enseignais jadis avec Pierre P,; faite la bonne intervention, au bon moment, au bon enfant..
    l’école, une ressource naturelle à développer avec respect…

  3. Infiniment d’accord avec monsieur Claude P.!

    « Les jeunes sont pleins de potentiel différent à valoriser et non toujours à comparer et évaluer. »

    Le respect de l’enfant, peu importe le % de ses résultats d’examens, est primordial pour l’estime de lui-même, un facteur de réussite. C’est à ne jamais négliger pour bien remplir sa tâche d’enseignant.

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