(Dossier) L’école privée et l’école publique: un problème de société

Voici le principe concernant notre système d,éducation au Québec. Je souhaite:
Un bon système d’éducation pour tous et non un excellent système pour certain
– ou Une bonne école pour tous et non une excellente école pour certain

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Note à mes lecteurs et lectrices. Ce texte a été produit en février 2018 dans le cadre d’un travail pour un cours en écriture. Les noms de l’enseignant et de la commission scolaire sont fictifs. Toutefois, l’origine de l’histoire est bien réelle et s’est déroulée en partie sur Facebook. 

L’ÉCOLE PRIVÉE ET L’ÉCOLE PUBLIQUE

            Il fait froid dehors. Le vent bourrasse, la neige tourbillonne. Il est 19 h, et je suis installé au chaud devant le foyer. Le feu lèche les bûches de ses flammes bleutées. Quelques craquements signalent leur vigueur. Grisette, allongée à côté de moi, ronronne doucement. De temps à autre, elle se lèche le poil avec délice, comme si c’était le meilleur des desserts. J’entends les pas de mon épouse, qui vague doucement à ses occupations. Je suis bien ! Ce sont les petits bonheurs de l’instant présent.

            J’ouvre mon portable et navigue sur Facebook. Je suis rapidement envahi par un flot d’informations souvent inutiles : des photos de voyage, de repas, d’animaux domestiques, des clips vidéos bourrés de publicités. Défilent sur mon écran plusieurs commentaires critiques de toutes sortes, sur le système de santé, sur les médecins trop payés, sur Trump, sur les armes à feu aux États-Unis et les tueries. Tout en naviguant, je suis frappé par un échange entre des « amis Facebook ». La discussion porte sur notre système d’éducation : le privé et le public.

            Luc, un enseignant de la commission scolaire du Chemin-du-Roy, écrit : « Je suis écœuré par ceux qui chargent à fond en dénonçant le financement du privé et en croyant que l’école québécoise est inégalitaire ! »

            Ce commentaire déclenche en moi un flot d’émotions : colère, tristesse, agressivité. Je me sens directement interpellé. Cette phrase écorche certaines de mes valeurs les plus fondamentales : l’égalité des chances, l’écart indécent entre les riches et les pauvres.

            J’ai consacré plusieurs années de ma vie professionnelle à défendre ces valeurs par des publications de livres sur l’école, l’apprentissage, l’éducation, les milieux socioéconomiques favorisés et défavorisés et leurs multiples conséquences. Je suis « crinqué » ! Je réplique à Luc :

« Notre système d’éducation est tout à fait inégal et inéquitable. Le privé et le public, c’est incomparable. Même au public, avec les programmes particuliers et leurs sélections des meilleurs, est difficile d’accès aux élèves en difficulté et de milieu défavorisé. C’est injuste ! Il reste encore de la grosse job à faire pour avoir un système équitable et qui donne à tous une chance égale de réussir. »

À la suite de ce court message, en quelques secondes, je reçois la réponse de Luc : « Vous autres, qui êtes contre le financement des écoles privées, vous ne supportez pas l’élitisme. Vous avez un biais important dans votre jugement. »

            Je suis piqué au vif ! Sans plus tarder, je tape rapidement ma réponse : « Tu as bien raison, Luc. Je ne suis pas en faveur de l’élitisme, de la haute performance, de la gestion axée sur les résultats, de cet écart inacceptable entre les riches et les pauvres, du cercle vertueux entretenu chez les riches et du cercle vicieux chez les pauvres. Écoute bien, je ne dis pas qu’il faut abolir les écoles privées et leur financement, je dis qu’il faut partager davantage les ressources et arrêter de sélectionner et de discriminer entre les meilleurs et les moins bons. Notre système favorise une hémorragie dans les écoles publiques en vidant les classes ordinaires de leurs meilleurs éléments pour aller au privé. »

Je tape tellement fort sur mon clavier que Grisette a arrêté de ronronner et de se lécher. Elle me regarde de ses grands yeux jaunes et semble s’interroger sur mon état de stress. Même le feu du foyer a faibli et a pris une couleur jaune fade.

Je décide alors d’arrêter mon écrit sur Facebook, car je sens trop d’émotions fortes en moi. J’ai déjà eu une émotion semblable et le remède fut de faire quelques minutes de pratique de méditation de la pleine conscience. C’est ce que je fais à l’instant et mon état de calme revient graduellement à la normale. Grisette a recommencé à se lécher et le feu du foyer m’a semblé redevenir bleuté.

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Voici quelques compléments à cette problématique de l’école privée et publique au Québec. Tiré ou inspiré en partie de Jessica Nadeau, 7 septembre 2017, Le Devoir

  • L’école régulière perd du terrain face au privé, 40% des élèves du secondaire étudient au privé ou dans des écoles publiques à programmes ou projets particuliers qui imposent des critères de sélection (selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).
  • Comme je j’ai mentionné dans mon article, cela a pour effet d’écrémer la classe régulière au profit des écoles privées et des écoles à vocation particulière.
  • De plus, la classe régulière se voit davantage avoir la mission de l’intégration ou l’inclusion des élèves en difficulté (d’apprentissage ou de comportement) ce qui rend doublement difficile la tâche enseignante. Peu de ces élèves fréquentent ou sont admis au privé ou dans des programmes particuliers.
  • Si l’on se compare à l’Ontario, cette province ne finance qu’a 5% l’école privée ce qui est loin d’être le cas ici au Québec.  

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Très bon article sur le système d’éducation à 3 vitesses

https://www.lapresse.ca/actualites/education/2020-06-20/l-ecole-publique-secteur-regulier-l-ecole-mal-aimee

Aussi: https://www.lapresse.ca/actualites/education/2020-06-20/l-ecole-a-trois-vitesses-a-cause-un-gachis-humain

Voici un excellent article sur les méfaits de la sélection des élèves tant au privé qu’au public.
https://www.ledevoir.com/opinion/idees/536510/la-segregation-scolaire-au-secondaire-une-derive-largement-ignoree

Voici une texte intéressant de Marc St-Pierre qui complète bien ce que j’ai écris

https://enpoussantlecrayon.com/2018/04/10/expliquez-moi-monsieur-le-ministre-de-leducation/comment-page-1/#comment-38

https://enpoussantlecrayon.com/2019/03/15/le-parasco-remede-a-la-segregation/

Autre texte intéressant de Jean-Étienne Bergeron

https://quebec.huffingtonpost.ca/jean-etienne-bergeron/financement-ecoles-privees-solution_a_23413646/

Autre texte d’Alec Larose: École privées et publiques, vers la ségrégation.

https://www.ledevoir.com/opinion/idees/463209/la-replique-financement-public-de-l-ecole-privee-ecoles-privees-et-publiques-vers-la-segregation

Autre texte de Joel Boucher: Regard sur les inégalités du système scolaire québécois

http://plus.lapresse.ca/screens/78247cb0-ddd0-4b99-ad98-535629d93614__7C___0.html?utm_medium=Twitter&utm_campaign=Internal+Share&utm_content=Screen

En Finlande pas aucune école privée, toutes les écoles sont semblables et excellentes. -Une vidéo de 9 minutes.

https://www.facebook.com/edouard.hoffmeister.9/videos/135962940490397/

Rapport du Conseil Supérieure de l’Éducation – les besoins en éducation: l’équité, l’égalité des chance.

http://www.cse.gouv.qc.ca/fichiers/documents/publications/CEBE/50-0494.pdf

Les frais à l’école publique – les programmes particuliers – par Robert Dutrisac

https://www.ledevoir.com/opinion/editoriaux/537073/gratuite-scolaire-geometrie-variable

 

Une école publique de Québec tasse les élèves « ordinaires » ou en difficulté pour faire de la place aux élèves des programmes particuliers sport-étude et art-étude.

http://www.lapresse.ca/actualites/education/201809/19/01-5197260-ecole-cardinal-roy-des-eleves-tasses-pour-le-sport-etudes.php

Un bel article sur la réalité des coûts de l’école privée 

ÉCOLES PRIVÉES

Point de vue favorable à l’école privée, d’un universitaire Guy Durant: Écoles publiques et privées, deux réseau complémentaires
https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/537530/ecoles-publiques-et-privees-deux-reseaux-complementaires?utm_campaign=Autopost&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#Echobox=1537881188

 

Un Post d’Égide Royer sur LinkedIn (10-12-2018)

Égide Royer a publié un post : Je craignais que le mot “GHETTO” vienne un jour qualifier l’école publique “ordinaire”. C’est fait. Et la solution n’est essentiellement pas une question d’activités parascolaires ou de disparition du financement de l’école privée. Au risque de me répéter, il est indispensable de rendre le financement de l’adaptation scolaire accessible au privé et d’exiger que toutes les écoles du Québec (privées, à projet particulier et publiques « ordinaires) offrent des services à TOUS les élèves. Concentrer les 220,000 élèves handicapés ou en difficulté dans les écoles “publiques ordinaires” explique le terme “ghetto” utilisé par l’auteur. Cette situation est indigne d’une société aussi développée que la nôtre.

Autre article intéressent pour une école publique unifiée
http://plus.lapresse.ca/screens/933a6f97-fb95-4f83-910f-4d0e7858b5fb__7C___0.html?utm_medium=Email&utm_campaign=Internal+Share&utm_content=Screen&fbclid=IwAR0N5S_hfhvFK6qYZfl0b03GeqlA_D_dTr33lM5jeVX6CnpHyl3zKdH8yq4

 

Éducation – trois système – le privé – le privé confessionnel et le publique – une référence au sociologue Guy Rocher

https://www.ledevoir.com/societe/556155/faut-il-crucifier-l-ecole-privee

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