Une réflexion au sujet de « L’adaptation scolaire au Québec (Raynald Horth et Thérèse Bérubé) »

  1. Dans les années 70, l’intégration des ÉHDAA a été, à juste titre, taxée d’intégration sauvage par les syndicats des personnels de l’éducation.
    Des efforts ont été faits, en dents de scie, pour changer la donne et civiliser notre façon de faire l’intégration, puis l’inclusion : l’OPHQ, alors financée par le Conseil du Trésor, en dehors de son mandat constitutif, a joué un rôle marquant dans les années 85 à 91 pour démontrer la faisabilité de l’intégration.
    Au début des années 90, son robinet a été coupé et nous sommes retombés dans l’intégration sauvage, privée des services complémentaires nécessaires. La pondération des ÉHDAA dans les groupes réguliers a été révisée pour juguler, depuis lors, l’octroi supplémentaire de ressources.

    Les plans d’interventions légalement oblgatoires depuis 1988 se sont révélés mal gérés, mal coordonnés, mal pourvus en services suffisants et continus dans le rapport d’enquête 2003-2004 de la vérificatrice générale du Québec à l’Assemblée nationale.
    L’entente de complémentarité entre le MEQ et le MSSS, initié dans les année 70 et revampée en 2003-2004 a accouché de souris réparties sur le territoire québécois de façon disparate.
    Repompée en 2013-2014, elle se montre improductive dans l’arrimage véritable des réseaux et elle a subi de nouveaux reculs avec la pandémie (2019-2022), balayée par les débandades du réseau de la santé et les manquements du réseau des services sociaux.
    On en appelle à la résurgence des CLSC des années 70…
    En temps de pandémie, les services complémentaires ont calfeutré les brèches dans les services réguliers, brèches occasionnées par les pénuries de personnels enseignants. Ces pénuries PRÉVISIBLES se sont profilées dans les années 2000…
    Les plan d’intervention sont nombreux, mais majoritairement cosmétiques : l’ÉHDAA y est souvent son propre soutien au nom de l’autonomisation…
    La différenciation sans services invente des remédiations à saveur de pensée magique.
    Le rapport 2022 du protecteur du citoyen fait plus que nous exposer les chiffres des effectifs HDAA : IL NOUS REDIT, EN 2022, QUE CELA FAIT 50 ANS QUE LE MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION PIÉTINE AU REGARD DU FINANCEMENT ET DE L’ORGANISATION DES SERVICES DESTNÉS AUX ÉHDAA.

    Et moi, comme gestionnaire d’établissements scolaires régulliers et spécialisés (1984-2025), enseignant (1971-1984), chargé de cours (1984-2018) et conseiller en systémique de l’adaptation scolaire et sociale (2005-2022) en approche par le modèle de production du handicap (PPH), je dénonce qu’un demi-siècle d’incuries n’est pas l’effet du hasard.
    Ce demi-siècle (1970-2022) a été l’objet d’efforts colossaux des intervenants du terrain pour contrer LES FAIRE-SEMBLANTS INSTITUTIONNALISÉS ET CRISTALLISÉS DU MINISTÈRE. Elles et ils ont tenu « L’école à bout de bras » et ils croûlent depuis 50 ans sous le fardeau!

    Rien n’indique à l’horizon que la révolution requise va avoir lieu.

    Notre système scolaire va continuer de vulnérabiliser ses élèves fragiles!

    Patrick JJ Daganaud, 51e année dans le système scolaire québécois

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