Le ministre de l’éducation du Québec invite les citoyens à présenter leur point de vue en vue d’une future politique de la réussite éducative.
Voici les principaux éléments de mon mémoire que je présente au ministre.
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Je défini la réussite éducative dans le même esprit que celle du document L’éducation parlons d’avenir (p.6) « englobe la réussite scolaire et vise le plein potentiel de la personne dans ses dimensions intellectuelles, affectives, sociales et physiques… elle vise également l’apprentissage de valeurs, d’attitudes et de responsabilités qui formeront un citoyen responsable». J’y ajoute la dimension éthique, le développement du bien-être, de l’accomplissement de soi, et en finalité les éléments essentiels permettant l’atteinte du bonheur.
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C’est le personnel offrant des services directs aux élèves qui a l’effet le plus déterminant sur leur réussite (Hattie, 2009; Potvin et Pinard, 2012; Wang, et coll., 1990)
« Il s’avère plus efficace d’agir prioritairement sur les déterminants scolaires, particulièrement sur ceux qui se situent dans la classe. Une relation enseignant-élève significative et positive permet à l’enseignant de mieux connaître ses élèves et de repérer ceux qui risquent d’éprouver des difficultés » (L’éducation parlons d’avenir p. 12).
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« Poursuivre le déploiement de la maternelle 4 ans dans les milieux défavorisés en complémentarité avec les services de garde éducatifs à l’enfance p.10 ».
Commencer par les milieux défavoriser, mais par la suite étendre la maternelle 4 ans à tous les enfants du Québec en s’assurant de ne pas nuire au réseau des CPE. Utiliser les compétences des CPE en alliance avec les compétences des enseignantes du préscolaire. À partir de 4 ans orienter la « culture » des CPE vers des apprentissages préscolaires. Créer une alliance professionnelle (une dyade) technicienne en service de garde et enseignante au préscolaire afin de favoriser un équilibre entre les préoccupations du développement global des enfants et sa préparation scolaire.
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« Aider les services de garde éducatifs à l’enfance et les organismes qui travaillent auprès des enfants et des familles à identifier les enfants qui pourraient éprouver des difficultés sur le plan du développement global p.10».
Dépistage précoces au niveau des difficultés liées à la littératie, numératie et comportement (adaptation). On a des outils, mieux les utiliser, les développer
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« Créer un organisme voué à la mise en valeur et au transfert de connaissances dans le milieu de l’éducation, à l’instar de l’Institut national d’excellence en santé, pour assurer le développement des expertises et des meilleures pratiques p. 13 ».
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La proposition qui circule depuis quelques temps c’est une demande de création d’un Institut national en éducation comme il en existe en santé. Pour avoir pris connaissance du document du projet en question, à première vue l’idée me semble intéressante, sauf que cela pose plusieurs problèmes qui m’amènent à ne pas recommander la création d’un tel organisme.
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Avant tout, il faut analyser la question avec prudence et rigueur afin de vérifier si c’est un réel besoin.
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Personnellement je crois que les organismes existants en éducation jouent ce rôle et pourraient le jouer davantage. Je nomme ici Le CTREQ et le CSÉ.
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L’ajout d’un autre organisme viendrait « diluer » le peu de finances déjà consacrés aux organismes existants et risquerait de créer des dédoublements de rôle.
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Les priorités par ordre d’importance (poids relatif)
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Dépistage et intervention précoce au niveau des difficultés d’apprentissage et d’adaptation. Dès les premiers signes.
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En collaboration avec les CPE, à partir de 4ans (pour tous) préparation à la « scolarisation » – littératie, numératie et socialisation.
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Au préscolaire et au primaire importance mise sur la littératie et numératie
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Au niveau de la prévention, priorité de l’investissement t au niveau des milieux défavorisés
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Priorité sur ce qui se passe en classe : qualité de la gestion classe, de la relation enseignant-élève, des pratiques pédagogiques qui s’appuient sur les résultats issus de la recherche, des bonnes pratiques qui ont faites leurs preuves.
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Intégration dans la pédagogie des technologies, du numérique
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Soutien aux élèves à risque (en besoins particuliers) et aux enseignants de ces élèves
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Maintenir l’investissement dans l’aide aux écoles en milieu défavorisé
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Ne pas créer de nouvelle structure (Institut national d’éducation) mais renforcer celles qui existe et élargir leur mandat (exemple le CTREQ).
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Création d’un Ordre professionnel des enseignants
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Soutien aux parents dans leur engagement parental et ouverture de l’école à la collaboration parentale.
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Soutien aux organismes communautaires qui priorisent une action auprès des parents et auprès des jeunes à risque.