Tu trouveras la paix dans ton cœur et pas ailleurs… surtout pas dans les réseaux sociaux

TU TROUVERAS LA PAIX DANS TON CŒUR ET PAS AILLEURS…

Tu trouveras la paix dans ton cœur
Et pas ailleurs, et pas ailleurs
La seule vraie tranquillité
Le grand repos, l’immobilité

 https://www.youtube.com/watch?v=ctwvvoX8BaM&list=PLY7UmitvagRM3OOu3gbhF0gbHgWokDGvk

Quelle belle chanson de Stéphane Venne, interprétée dernièrement par plusieurs chanteuses québécoises[1] pour rendre hommage à Renée Claude atteinte de la maladie d’Alzheimer.

« Tu trouveras la paix dans ton cœur, et pas ailleurs », c’est le défi de toute une vie. Un défi très difficile à relever, car dans notre monde d’aujourd’hui tout nous convie à chercher ailleurs la paix, la tranquillité, la sérénité. Notre environnement nous pousse à sortir de nous-mêmes pour tenter de trouver ailleurs la satisfaction et la joie de vivre.

Non seulement sommes-nous poussés à chercher à l’extérieur de soi, à avoir comme norme évaluative le regard des autres, mais en plus, nous sommes constamment invités à la comparaison avec autrui. Et comble de malheur, nous alimentons nous-mêmes le système par la diffusion sur les réseaux sociaux des parties embellies de nos vies.

Ainsi, est étalée sur Facebook la réussite de nos voyages. À Cuba, en Grèce, au Vietnam ; on y voit aussi le paquebot de 12 étages de notre dernière croisière et les repas somptueux avec photos à l’appui ; le charme de nos amitiés entre filles ou entre gars au sourire éclatant de bonheur ; l’étalement de la joie de vivre de nos enfants, de notre fils qui vient de gagner le championnat au soccer, de notre fille virtuose en violon qui se voit attribuer le prix du Gouverneur général et, n’oublions pas les petits-enfants. Ha ! ces petits chéris qui nous aiment tant, nous les mamies et les papis. Une chance que nous sommes là pour leur transmettre les « vraies » valeurs et les secrets cachés du bonheur.

Ces étalages irréalistes envoient de faux messages stimulant la comparaison dévalorisante. Ces environnements artificiels particulièrement sur les médias sociaux sont délétères non seulement sur nous, adultes, mais ils semblent de plus en plus atteindre les jeunes générations accros aux écrans. Les effets sont désastreux sur leur vécu, au point de mettre en danger une bonne partie d’enfants et d’adolescents québécois qui développent de l’anxiété et se retrouvent en détresse psychologique. Même l’Association des psychiatres du Québec sonne l’alarme.

« Tu trouveras la paix dans ton cœur, et pas ailleurs » n’est vraiment pas au goût du jour et est loin d’être une pratique adoptée. Malgré tout, il est important de s’y accrocher et de combattre les conditionnements orchestrés par les vampires à la solde d’un capitalisme sauvage. Ces GAFA, qui utilisent les plus récentes découvertes en neurosciences pour accrocher aux écrans les internautes et les fidéliser. Il reste un espoir pour contrer ces nouvelles habitudes de vie efficacement conditionnées par nos environnements technologiques, soit l’éducation aux saines habitudes de vie auprès des jeunes générations.

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[1] Diane Dufresne, Ginette Reno, Louise Forestier, Isabelle Boulay, Luce Dufault, Laurence Jalbert, Ariane Moffatt, Marie-Denise Pelletier, Catherine Major, Marie-Élaine Thibert et bien entendu, Céline Dion

L’article a été publié dans Le Nouvelliste: 
https://www.lenouvelliste.ca/opinions/tu-trouveras-la-paix-dans-ton-cur-et-non-sur-les-reseaux-sociaux-6df3c1f07f62e8227f365f144e6c4850

 

3 réflexions au sujet de « Tu trouveras la paix dans ton cœur et pas ailleurs… surtout pas dans les réseaux sociaux »

  1. Commentaires de Lise Casaubon – Membre du Groupe de Codéveloppement Trois-Rivières

    1er Commentaire

    Merci d’avoir partagé tes réflexions avec nous qui sommes, pour la plupart, papis et mamies.

    Je crois que l’adaptation à la vie a toujours demandé une force que tous n’ont pas. En proportion, nos jeunes sont-ils plus, moins, également anxieux face au monde qui leur est offert que nous l’étions dans «mon ancien temps», comme disent mes jeunes pour me taquiner? L’avons-nous été moins, plus, de la même façon que ceux qui nous ont précédés. Beaucoup de penseurs l’ont dit et écrit : «La vie est difficile», c’est d’ailleurs la 1ière phrase du volume de Scott Peck, Le chemin le moins fréquenté.

    Nous avons la chance de vivre dans une société qui désire donner sa chance au plus démuni comme au mieux nanti. Cette volonté (velléité?) vient à l’encontre de la loi du plus fort, la loi de la jungle dont les racines millénaires influencent toujours les comportements humains. Le struggle for life est toujours d’actualité et il effraie tout le monde, particulièrement ceux qui ont été des enfants rois à qui on a tenté de tout épargner.

    Pour en revenir à ma croyance de fond, dans cette période de vie que nous traversons, est-ce pire? est-ce mieux? est-ce pareil? Je crois profondément que c’est simplement différent et que l’homo sapiens est devant des défis qui, depuis qu’il est sur terre, n’ont cessé de l’interpeller afin d’assurer sa survie.

    Nous sommes tous des survivants…

    Bonne fin de dimanche gris!

    Lise

    2e commentaire

    Bonjour Pierre,

    Je reçois avec bonheur le compliment que tu m’écris concernant mes réflexions. Souvent, en lisant ou en écoutant certains commentaires, je ne peux m’empêcher de réagir parce que quelque chose, quelque part m’interpelle profondément. Dans ton texte, c’est le fait de croire que notre époque est pire que les précédentes, que les jeunes ont plus de raisons d’être anxieux… Que dire des périodes où même les pays les mieux organisés pouvaient souffrir de famine, de guerres interminables, d’épidémies qui décimaient des populations complètes, d’énormes disparités entre les classes sociales, etc.? Peur, anxiété, angoisse…

    Ici, dans notre société dite privilégiée, comment penses-tu que se sentait un(e) jeune de 11 ou 12 ans qu’on retirait de l’école parce qu’il(elle) devait subvenir aux besoins de sa famille, en s’exilant dans les chantiers ou en s’occupant d’une fratrie dont la mère épuisée était encore enceinte? Peur, anxiété, angoisse…

    J’ai tellement entendu de confidences au cours de ma carrière d’enseignante et d’animatrice que de retourner les situations dans tous les sens m’amène à voir que c’est pas mal toujours bonnet blanc, blanc bonnet, mais pour des raisons différentes. Je ne crois pas être défaitiste, mais j’accepte maintenant ce qu’on m’a souvent dit au cours de ma vie et qui se voulait un compliment : «tu es lucide».

    Je crois en l’intelligence, en la créativité et en la résilience de l’être humain.

    • Merci Lise pour cette excellente réflexion. Personnellement je ne suis pas porté à comparer les époques, les générations, dans un sens si c’est mieux ou pire. Je suis vraiment préoccupé par le fait que la détresse psychologique (anxiété entre autres) est en augmentation d’une façon significative chez les jeunes, que le taux de suicide est aussi en augmentation. Je ne comprends pas encore les causes, mais je soupçonne le fait que les adultes, les parents particulièrement, sont pris dans un vécu de vitesse, et de sur-occupation qui, peut être, donne aux jeunes une impression « d’abandon ». C’est seulement à cette étape-ci une réflexion Lise, je n’ai pas poussé encore l’analyse pour mieux comprendre.

      Tu m’impression toujours pas la profondeur de tes analyses Lise.

  2. Cher Pierre, Merci pour cette belle réflexion et pour la distinction que tu y apportes. Dans tout le branle-bas de combat que nous venons de vivre et qui continue, même si nous sommes un peu moins dérangés, l’importance de la paix intérieure est quant à moi, une préciosité à ne pas négliger. Merci Lise pour ce partage toujours bien senti et profond. Je vous manque beaucoup et j’espère que mes absences me seront pardonnées pour me retrouver bientôt avec vous pour d’autres partages enrichissants et pour profiter de tout ce qui chacun et chacune m’apporté.

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