Remettons en question la loi naturelle : les forts dominent les faibles

 

Préambule

Ce texte réflexif est déclenché par ce qui se passe dans ma cour entre des écureuils qui se chamaillent pour avoir de la nourriture (des noix) et une émission de télévision présentant les aristocrates britanniques et leurs vies de richesse dans les grands manoirs anglais alors que les domestiques et le peuple vivent dans la pauvreté. Mon propos est un peu caricatural, mais contient un fond important de vérité.

Le lecteur intéressé par ce propos pourra consulté mon livre Qui sommes-nous, nous, les humains? dans mon chapitre 1. Origine de notre univers et de la vie – L’évolution des organismes vivants et la théorie de Darwin. Je suis beaucoup plus nuancé sur la question de la loi de la nature.

http://pierrepotvin.com/wp/index.php/2017/09/29/nouveau-livre-qui-sommes-nous-nous-les-humains/

 

***

Je prends conscience que l’histoire du monde, de l’humanité se passe dans ma cour. Oui, c’est très simple finalement de comprendre la source des guerres, l’écart entre les riches et les pauvres, et bien d’autres comportements humains de domination.

J’apprenais dernièrement les excès des aristocrates britanniques qui vivaient dans leurs grands manoirs dans une richesse incroyable alors que leurs domestiques travaillaient sans relâche avec un salaire dérisoire. C’était très proche de l’esclavagisme. Aucun contact n’était permis entre cette classe d’aristocrates et les domestiques faisant partie du petit peuple. Les aristocrates exploitaient leurs terres ancestrales et vivaient de loisirs et de fêtes incroyables dans une richesse excessive. J’apprenais aussi que cette hiérarchie a coûté la vie aux voyageurs du Titanic qui étaient en troisième classe. Eux ils se sont noyés, mais pas les riches aristocrates privilégiés. Même l’espérance de vie est écourtée pour les moins nanties.

C’est à cet instant que j’ai réalisé que dans ma cour ce qui se passe entre les écureuils représente exactement la dynamique des hiérarchies de classe et des abus de pouvoir. La principale cause étant cette « loi naturelle du plus fort dominant le plus faible »  qui favorise la survie et la transmission des gènes d’une génération à l’autre au profit des plus forts.

Qu’est-ce qui se passe dans notre cour? C’est simple. Nous avons un grand terrain avec d’immenses pins et une haie de cèdres, ce qui est un terrain fertile pour les écureuils. Tous les jours, mon épouse Yolande met des noix pour les nourrir.

Il y un écureuil noir, plus petit, plus chétif et moins gras que les autres qui est particulièrement fin avec mon épouse. On lui donne le nom de p’tit noir.  Il s’approche de la porte patio, n’a pas peur de nous, fait des cabrioles dans la porte moustiquaire, se lève sur ses pattes arrière et nous regarde droit dans les yeux. Mon épouse l’adore. Par contre, il y a un autre écureuil gris, plus gros, plus gras qui souvent empêche le p’tit noir de venir manger les noix. Il cour après notre préféré le p’tit noir qui a peur et se pousse sans pouvoir venir manger de noix. Il arrive même que durant des jours on ne voie plus le p’tit noir et le gros gras gris à toute l’assiette de noix pour lui.

Notre p’tit noir est mince, maigre et complètement dominé par le gros gras gris qui profite de sa domination pour monopoliser toute la richesse de la nourriture qui lui profite bien. Exactement comme les aristocrates britanniques.

Voilà pourquoi je dis que l’histoire de l’humanité se passe dans ma cour. Oui, ce fait anodin explique en bonne partie : l’esclavage, l’écart entre les riches et les pauvres, les guerres, l’inégalité homme femme, les tricheries pour faire de l’argent, les paradis fiscaux et bien d’autres phénomènes de quête de richesse par la domination.

Cette « loi de la nature » inscrite dans nos gènes d’Homo sapiens pour des raisons de survie n’est plus nécessaire pour nous comme elle l’était auparavant et comme elle continue de l’être dans la nature auprès des autres animaux des autres espèces comme c’est le cas des écureuils.

Il n’existe aucune raison justifiable pour reproduire chez nous les humains, ce qui se passe entre notre écureuil le p’tit noir et le gros gras gris. De plus, nous avons appris avec le temps que la survie de notre espèce devait passer par la coopération, la compassion, la socialisation et le partage. En groupe, ensemble les humains sont plus forts et survivent mieux. Pour ce faire, on a inventé l’éducation, les lois, l’éthique, la démocratie, etc.

Il est donc important que nous prenions conscience qu’il ne faut pas tolérer tout ce qui peu nuire à la démocratie, tout ce qui favorise les hiérarchies excessives, l’abus de pouvoir, le racisme, les écarts entre les riches et les pauvres, les inégalités homme femme. Tout ce qui ressemble à la domination du gros gras gris  sur le p’tit noir.

La pire attitude à avoir est l’insouciance de ce qui peut arriver aux autres, aux plus démunies. Finalement de devenir insensible à ce qui se passe autour de nous.

 

 

 

3 réflexions au sujet de « Remettons en question la loi naturelle : les forts dominent les faibles »

  1. la domination du gros gras gris…est-ce Trump…
    et plusieurs dictateurs au pouvoir
    ainsi que les trop riches milliardaires…

    il aura fallu et sans doute faudrait-il encore
    que les « petits noirs » se révoltent ensemble, encore et toujours
    peut-on parler d’évolution de l’espèce…

    quand l’écureuil dominant ( ou l’homme) gagne en terrorisant…

    salut Pierre
    je retourne à mes perchoir surveiller les écuries menaçants…

  2. LES POUVOIRS ©
    Ce n’est pas uniquement la loi dite naturelle qu’il faut considérer, mais de façon plus large l’exercice du pouvoir et la diversification de ses canaux.
    Ainsi les écureuils, comme les hommes à l’origine, utilisent le canal de la force physique brute : « Au plus fort, la poche…»
    Quand la propriété acquise (matérielle ou immatérielle) et sa transmission deviennent en cause, il faut , chez les hommes, inventer d’autres canaux, car la force physique n’est pas toujours génétiquement transmise.
    La loi divine, réécrite par les hommes, a donc introduit le concept de Noblesse, cette dernière, de nature janséniste, étant transmise « par la grâce de Dieu». Par extension, elle établit un pouvoir clanique.
    Ainsi notre vieille Reine du Canada est donc « Elizabeth Deux, par la grâce de Dieu, Reine du Royaume-Uni, du Canada et de Ses autres Royaumes …»
    Quand la force manque au monarque, il lève des armées et organise des polices : il s’agit du pouvoir militaire et du pouvoir policier.
    Bien entendu, le mystérieux canal divin qui fait les rois et les reines et a bâti leurs royaumes et leurs empires est aussi assorti de deux voies de soumission aux détenteurs du pouvoir : le pouvoir religieux (qui possède le divin et a tant de facilité, dans ses grades supérieurs, à œuvrer près des nantis) et le pouvoir mandarin, lettré et érudit, qui s’étale en deux branches, l’une qui s’empare en coulisse du pouvoir politique et l’autre qui s’accapare la possession des hauts savoirs : le pouvoir universitaire…
    Puis, sur le critère richesse, le pouvoir économique.
    Et comme indispensable instrument d’assujettissement, le pouvoir des médias.
    Cela fait le tour pour les principaux outils dont l’homme se sert pour soumettre l’homme et le broyer sous ses crocs acérés. « Homo homini lupus est » : l’homme est un loup pour l’homme….
    Il y a les proies et il y a les prédateurs.
    Nous n’avons pas changé le code de base.

    Et pourtant, par l’éducation, en son sens premier, le désir de changer tout cela :
    « Le seul pouvoir que l’on puisse détenir sur autrui est celui qui consiste à doter les autres
    du maximum de pouvoir sur eux-mêmes
    et d’une totale indépendance
    à l’égard de celui que l’on exerce sur eux.» (Patrick JJ Daganaud, 1980)

  3. Petite contribution additionnelle… Selon moi, la dominance chez les animaux n’est pas un but génétique. Il s’agit d’un moyen parmi tant d’autres chez certaines espèces en vue de protéger leurs membres de l’extinction: loi probabiliste de conservation en cas de disette. Noter que plusieurs autres espèces vivantes survivent par la collaboration et l’entraide – ce n’est donc pas l’apanage des humanistes d’avoir inventé une alternative plus agréable. Chez l’espèce humaine, la même mécanique génétique de préservation d’espèce existe, mais le moyen devenu ‘socio-culturel’ diffère. La capacité d’imagination humaine qui permet de se projeter au sein des strates hiérarchiques a généré le fantasme de ‘toute puissance individuelle’ (Pouvoir, $, Célébrité) qui se superpose et se SUBSTITUE même au principe de conservation des espèces (encore l’étage limbique du cerveau), et va même jusqu’à le contrer. D’où le constat que l’Humain est le seul être vivant pouvant s’auto-détruire comme espèce sans catastrophe naturelle.
    Denis Doucet

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