Le sens moral : un essai sur l’analyse du bien et du mal

Spécial comme analyse et comme article n’est-ce pas? Mais depuis quelque temps, le sens moral au Québec et dans le monde me préoccupe. J’en ai d’ailleurs fait un chapitre – La perte du sens moral – dans mon livre Onze défis à relever pour mieux vivre dans le monde d’aujourd’hui. Marcel Broquet Éditeur.https://pierrepotvin.com/wp/index.php/2020/03/02/mon-nouveau-livre-onze-defis-a-relever-pour-mieux-vivre/

Enfant+ et même adolescent durant les années 1950-1960, le mal prenait le nom de « péché », véhiculé par le « Démon ou Diable ». Il y avait un lien établi entre le péché et la vie éternelle ou encore l’enfer lieu de perdition et de souffrance.

Maintenant, avec ma longue expérience de vie et mon bagage de connaissances, voici comment je comprends cette notion de bien et de mal ou de « péché ».

Finalement, c’est devenu plus clair pour moi, malgré la complexité de la vie humaine.

Nous les humains, en bref

Il faut tout d’abord établir les bases de mon analyse, les balises. Nous sommes des Homo sapiens, nous sommes constitués d’une double nature : animale et humaine. La construction de chaque individu de notre espèce se fabrique à partir de multiples éléments en interaction : notre bagage génétique, notre environnement (culture, éducation, instruction, habitudes de vie), l’interaction génétique-environnement = épigénétique. Tout cela aboutit à la fabrication d’un tempérament, d’une personnalité avec des croyances, des valeurs, des désirs, des motivations,  etc. Notre nature humaine nous offre un néocortex très développé qui permet la cognition, la réflexion, l’analyse, la planification, l’autogestion de nos émotions (partie animale, instinctuelle). Le néocortex permet ainsi un certain contrôle de notre partie animale, instinctuelle, reptilienne. Pour moi, il est alors erroné de dire que nous n’avons pas de prise sur nos décisions – que le libre arbitre est une illusion. Nous avons une partie du pouvoir sur nos décisions, pas tout le pouvoir, mais une partie.

Qu’est-ce que le bien?

Le bien dépend des valeurs de chaque personne et celles-ci peuvent favoriser ou non le bien. Voici celles qui favorisent le bien :

  • Être actif dans le développement de sa propre croissance, dans son bien-être;

  • Pratiquer à être de plus en plus une meilleure personne;

  • Se préoccuper à ce que notre entourage puisse aussi être assuré du bien-être et de le favoriser;

  • Développer sa liberté en acceptant qu’elle s’arrête là où commence celle des autres;

  • Finalement, c’est de s’aimer et aimer les autres avec tout ce que cela signifie[1].

 

Qu’est-ce que le mal?

Le mal, ou ce qu’on nommait le « péché » c’est l’antithèse du bien.

  • C’est avant tout d’exploiter les autres, de nuire à leur bien-être afin de favoriser le sien, et ce, en étant conscient de le faire;

  • C’est de ne se préoccuper seulement de soi-même sans accorder le moindre souci pour les autres;

  • C’est d’accepter sans s’en préoccuper : l’iniquité, les injustices, l’écart inacceptable entre les riches et les pauvres;

Quel est le lien avec le péché?

Enfant et adolescent il y avait des petits péchés (véniels) et de gros péchés (mortels). Pour moi, ce qui est du mal, il y a aussi « du petit mal » et du « gros mal ». Le plus gros mal, c’est de faire volontairement du tort à une autre personne, allant jusqu’à favoriser la perte de sa vie.

Conclusion

Si chaque personne s’engage à faire le bien, à être de plus en plus une meilleure personne, alors le mal n’aura plus d’espace pour exister. C’est comme le vaccin contre la Covid.

[1] En passant, c’était l’un des messages importants du Christ – aimer.

2 réflexions au sujet de « Le sens moral : un essai sur l’analyse du bien et du mal »

  1. salut Pierre
    « nous avons une partie du pouvoir sur nos décisions »,,,
    l’autre partie dépend de quoi , de qui …alors?
    s’agit-il de mon « péché », selon la partie du pouvoir de qui il dépend?
    pas besoin du Christ pour avoir une morale, un souci éthique cohérent…
    souvent les religions « d’amour » s’enfargent dans leurs prescriptions idiotes et immorales;
    évidemment la peur de l’enfer est une motivation …mais le mal a encore de » l’espace pour exister »..

    Il faut lire L’Intelligence collective (Joseph Henrich) pour essayer de comprendre le succès de Sapiens
    à travers les civilisations vers une « sagesse » humaine malgré les peurs et les histoires religieuses….
     » nous sommes des apprenants culturels innés » (14) à la remorque d’un cerveau curieux, malléable ,apprenant:
    « C’est ainsi qu’Homo sapiens a cessé d’être une bête comme les autres »

    claude p.

  2. Pierre,
    À mes yeux, une approche basée sur le bien et le mal m’apparaît trop dichotomique: c’est un peu comme tout l’un ou tout l’autre, ce qui porte ombrage à la nuance. Je préfère au bien et au mal le concept de bonté: c’est moins bon, c’est bon, c’est meilleur. Est-ce que l’action que je pose est une bonne action? Pourrait-elle être meilleure.
    Je reviens en cela à l’éthique. Pour moi pour agir éthiquement il faut se poser la question « Que dois-je faire pour bien faire? Il est évident que bien faire peut être bien différent d’une personne à une autre et se mesurera à la hauteur de son vécu, de son expérience, de son empathie, etc.

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