Le débat sur la laïcité, sur les signes religieux, sur nos valeurs québécoises.

Le débat sur la laïcité, sur les signes religieux, sur nos valeurs québécoises.

Depuis 10 ans au Québec on débat sur la question de la laïcité, sur les signes religieux, sur nos valeurs québécoises. Pas simple de se faire une idée, pas simple de s’affirmer sur nos valeurs comme Québécois et Québécoises sans se faire taxer de « raciste » ou de « xénophobe ». Voici donc comment je vois les choses.

Un peu d’histoire du Québec, aide à comprendre pourquoi d’une façon générale les Québécois sont hypersensibles à la question des signes religieux sur la place publique. Notre histoire explique aussi pourquoi je suis hypersensible moi-même à la question. Dans toute cette question qui touche l’émigration, entre en jeu la religion. Toutes formes de manifestations de religion sur la place publique. 

  • Notre histoire québécoise est marquée par une domination religieuse (religion catholique) qui a dirigé nos vies, nos croyances et nous a interdit d’avoir l’esprit critique (obéissance et infaillibilité du Pape),

  • Notre histoire est marquée par l’alliance du pouvoir religieux et du pouvoir politique avec toutes les conséquences que cela suppose,

  • Notre histoire est marquée par l’encouragement de l’Église à la domination des hommes sur les femmes par le patriarcat dans la famille et dans la société. Ainsi que par le contrôle des religieux sur les femmes en situant la femme dans l’Église comme une fidèle de niveau inférieur (pas de prêtrise pour les femmes – au service des prêtes),

  • Nos grands-mères, nos mères, nos sœurs ont payé le prix des discours religieux et de leur domination sur leur vie, leur droit à décider d’avoir ou pas d’enfant ou du nombre d’enfants, d’obéir à leur mari,

  • Le peuple québécois a eu le courage avec la Révolution tranquille de s’affranchir du pourvoir de l’Église, de se libérer de cette emprise et de mener une lutte durant des décennies pour s’offrir un lieu ou l’égalité homme – femme serait l’une des valeurs à ne jamais remettre en question.

Durant notre croissance, comme peuple québécois nous avons accueilli de nombreux émigrants de plusieurs ethnies : Grecs, Italiens, Juifs, Portugais, Irlandais, Vietnamiens, etc. À ma connaissance il n’y a pas eu de problème d’intégration, pas eu vraiment de choc culturel.

Là ou ça ne va plus, c’est lorsque nous accueillons des personnes d’une autre culture, d’une autre ethnie, entre autres, les musulmans

  • qui ont des valeurs religieuses qui les obligent à les afficher sur la place publique et,

  • qui demandent des accommodements religieux,

  • que ces accommodements touchent à nos valeurs fondamentales et nous ramènent 70 ans en arrière, avant la Révolution tranquille,

  • que ces signes remettent en question des acquis fondamentaux : l’égalité homme femme, en traitant les femmes comme des êtres de second niveau ou d’être dominé par les hommes.

Pour moi, c’est clair, je suis ouvert à accueillir dans notre Québec des personnes d’autres pays, d’autres cultures, mais pas au prix que ces personnes viennent témoigner « d’anti valeurs » québécoises comme celles que j’ai nommées plus haut. 

En conclusion, il faut avoir des critères clairs de sélection de l’immigration et des lois qui protègent nos acquis et nos valeurs. Que les accommodations accordées ne touchent pas ces valeurs. Voici quelques exemples d’accommodements inacceptables, déraisonnables:

  • signes religieux de personnes en autorité y compris les enseignants et les éducatrices en garderie,

  • médecin homme qui ne peut intervenir auprès d’une femme (musulmane). On demande que ce soit une femme médecin,

  • horaire de piscine seulement pour les femmes et seulement pour les hommes.

  • Visage voilé où l’on ne voit que les yeux (niqab, burka).

Ces différents signes religieux sont nettement la manifestation d’une religion (pour ceux qui la comprennent ainsi) ou d’une culture qui oblige les femmes à voiler leurs cheveux, leur visage et parfois tout le corps, dans le but de ne pas stimuler l’homme. En tenant pour acquis que les hommes sont « faibles » et incapables de résister à la tentation. C’est infantilisant pour les hommes et cela ramène la femme au rôle d’Ève dans le paradis terrestre ou elle était la tentatrice qui a déchu l’humanité.

 

Une réflexion au sujet de « Le débat sur la laïcité, sur les signes religieux, sur nos valeurs québécoises. »

  1. Merci Pierre de cette réflexion.
    Question temps,je ne vais entrer en détails dans la discussion à laquelle tu nous convie. Je suis globalement en accord avec toi. Peut être vais-je nuancer certains points.
    J’ai grandi à Outremont où j,ai croisé quotidiennement des Juifs Hassidiques. Ce sont eux qui ont réclamé la séparation de la piscine pour les femmes au WMCIA. Ce sont eux aussi qui ont des écoles où les enfants n’apprennent que la religion et que le ministère de l’éducation « tolère » depuis des des décennies.
    Ce que je veux dire, en apportant ce point, c’est que l’intégrisme est une affaire de tout le monde. Ça se passe d’abord dans la psyché humaine. Et on a toujours tendance à trouver que l’intégrisme des autres est pire que le notre. Donc en s’opposant à l’intégrisme, ce avec quoi je suis tout à fait d’accord, on doit s’y opposer partout où il est et non pas seulement chez les musulmans. Je n’oublie pas que les étasuniens viennent d’élire un président intégriste.
    Je suis pour le fait que l’État québécois soit laïque et que toutes les fois où il s’exprime à travers un individu en autorité (policier, enseignant, juge, éducatrice de maternelle publique) tout signe religieux « ostentatoire » comme diraient les Français soit défendu. Incluant les chapeaux des Sick (je suis pas sur de l’orthographe) ou des hassidiques.
    Je dois partir, j’y reviendrai…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *