Note aux lectrices et aux lecteurs: la première version de ce texte avait quelques coquilles, voici le texte corrigé.
L’estime de soi est reconnue comme un élément incontournable de la personnalité. Le présent texte revisite ce concept en réajustant et en corrigeant une façon de le concevoir qui peu nuire au développement des enfants et des adolescents. Le sur-encouragement parfois utilisé pour faire du bien, peut être nuisible au développement. Croire que l’estime de soi se construit par les encouragements est un mythe et une croyance mal fondée. L’estime de soi se construit par l’expérience positive et négative et des rétroactions réalistes sur ce vécu.
Ce texte sur l’estime de soi est un extrait d’un futur livre intitulé:
Élève à risque d’échec scolaire. Un regard sur la résilience et les facteurs de protection. Illustré par le témoignage du vécu scolaire de l’auteur.
L’estime soi correspond à une autoévaluation de soi-même, une appréciation qu’on a de soi qui peut être positive, négative, réaliste ou irréaliste. Elle se construit par l’expérience, par les résultats des apprentissages dans tous les domaines. Seligman (2013) mentionne que l’estime de soi est un sous produit de la réussite et qu’une fois que l’estime de soi est ancrée chez un enfant, elle suscite encore d’autres réussites. Ce chercheur insiste sur le fait que l’estime de soi est une conséquence (de la maîtrise et de la réussite) et non la cause. C’est pour cela que l’estime de soi ne s’enseigne pas directement, elle s’acquière par l’expérience. Elle se construit aussi par les rétroactions reçues de la part de son entourage (parent, enseignant, pairs, patron, etc.) en relation avec les activités réalisées. L’estime de soi idéal est positive et réaliste. Elle sera une alliée de la résilience lors du vécu de l’adversité. Les élèves en difficulté scolaire ont tendance à avoir une estime de soi négative, ce qui peut nuire à la confiance en soi, à la persévérance ainsi qu’à la résilience.
Seligman (2013) nous met en garde contre une approche à éviter concernant l’estime de soi. L’approche en question met l’accent sur la manière dont l’enfant se sent, au détriment de ce qu’il fait (maîtrise, persévérance, surmonter la frustration et l’ennuie, relever des défis). Cette approche nuit au développement de l’enfant en lui envoyant des messages positifs souvent irréalistes, non fondés sur la réalité des activités réalisées. Une approche qui évite à ce que l’enfant fasse des erreurs ou soit en échec. Une approche qui renforce l’enfant sans qu’il le mérite réellement. En utilisant des slogans « creux » comme : « tu es un être spécial », « bravo, tu es unique… ». Les enfants apprennent rapidement à ne pas tenir compte de ces flatteries si elles ne s‘appuient pas sur la réalité. L’approche qu’il préconise est issue de la psychologie positive qui se préoccupe d’aider l’enfant à réussir et à être conscient de la relation réelle entre les moyens qu’il prend et les résultats obtenu. L’on cherche à développer une estime de soi positive mais réaliste. L’erreur, l’échec, la frustration font partie de la normalité dans le processus d’apprentissage et de la construction de l’estime de soi. Seligman (2013) avance comment il est important pour l’enfant d’apprendre à faire face à l’erreur, à l’échec, à la frustration et à fournir l’effort et persévérer malgré l’adversité. Ce sont entre autres ces apprentissages avec l’aboutissement à la réussite qui permettent le développement de la résilience.
Cette estime de soi se construit aussi dans le cadre de relation de bienveillance, par le développement de la connaissance de soi, des encouragements, mais aussi par des remarques constructives qui lui donnent l’heure juste. Comme le mentionne Rousseau (2010) elle se construit surtout par l’accumulation d’expériences variées adaptées aux capacités de la personne, de défis qui l’amène à se dépasser et par les réussites découlant de ses réalisations. Dans l’approche de l’estime de soi préconisée par Seligman (2013), le bien être ressenti par l’enfant arrive en second, après l’effort, la persévérance et la réussite. L’accent n’est pas mis sur le sentiment de bien être, car celui-ci est considéré comme une conséquence, un effet suite à l’action de l’enfant.
Références
Rousseau, S. (2010). Développer et renforcer sa résilience. Vivre heureux même si… Les Éditions Québécor.
Seligman, M. E.P. (2013). L’école de l’Optimisme. Développer la résilience chez l’enfant. Les Éditions de l’Homme.