Un pharmacien (nom d’une autre ethnie) d’une pharmacie Jean Coutu de Longueuil, refuse à une jeune femme une Pilule du lendemain à cause des ses convictions religieuses. Non seulement c’est une situation inacceptable au Québec en 2015, mais en plus, l’Ordre des pharmaciens a déclaré que les pharmaciens avaient le droit de ne pas prescrire « un traitement – exemple: médicament » si cela allait en l’encontre de leurs croyances ou de leur religion.
###$$$!!!! 🙁 Je suis complètement « déprimé » et je trouve incroyable qu’une telle situation se produise dans « Mon Québec » en 2015 avec nos Valeurs et notre acceptation du libre choix de la femme de décider ce qu’elle veut qu’il se passe avec son corps … entre autres l’avortement.
Réponse de l’Ordre des pharmaciens
Bonjour Monsieur,
Je vous remercie pour votre commentaire. J’aimerais préciser certains éléments. D’abord, ce n’est pas l’Ordre qui octroie le droit au pharmacien de refuser de prescrire un médicament pour des convictions religieuses, mais la Charte canadienne des droits et libertés. L’article 2 de cette charte protège la liberté de conscience et de religion de tout individu. En vertu de cette liberté fondamentale, un professionnel de la santé – médecin, pharmacien, infirmière – peut refuser de prescrire un traitement ou de fournir un soin de santé pour des raisons de convictions morales ou religieuse. Ce texte de loi a préséance sur tout autre loi ou règlement qui pourrait émaner des ordres professionnels comme l’Ordre des pharmaciens. Évidemment, à l’Ordre, notre préoccupation est que les patients obtiennent les traitements requis et ne soient pas lésés par cette situation. C’est pourquoi le Code de déontologie des pharmaciens précise clairement que le pharmacien a l’obligation de référer le patient à un autre pharmacien qui pourra le prendre en charge (voir l’article 26). Nous ne pouvons pas parler du cas précis présenté dans le reportage auquel vous faites référence puisque nous ne connaissons pas les détails, mais une chose est certaine, dans une telle situation, la patiente ne doit pas se sentir jugée et doit être prise en charge par le professionnel, même s’il n’offre pas personnellement le service de prescription de la contraception orale d’urgence. Cette obligation est très importante car la patiente ne doit pas être laissé à elle-même. J’espère que ces précisions apportent un éclairage supplémentaire.
Meilleures salutations.
Julie Villeneuve Directrice des communications 266 rue Notre-Dame Ouest, bureau 301, Montréal (Québec) H2Y 1T6 Téléphone : 514 284-9588 Sans frais : 1 800 363-0324 Télécopieur : 514 284-2285 www.opq.org<https://mail.opq.org/owa/www.opq.org>
Ma réponse
Bonjour Mme Villeneuve, je vous remercie d’avoir pris le temps de me répondre et de bien expliquer la situation. Je suis surpris que la Charte canadienne permette à un professionnel de refuser un traitement pour des raisons de croyances religieuses… c’est une situation vraiment dangereuse au niveau des « accommodements », je comprends mieux pourquoi nous devons avoir des ajustements pour notre charte québécoise. Heureusement comme vous le mentionnez, le professionnel a le devoir de s’assurer que la personne en besoin aura le service de la part d’un autre pharmacien.
Je vous demande en tant qu’Ordre, qui protège le public, de faire enquête sur le cas présent et de vérifier si la personne a pu recevoir le service d’un autre pharmacien… à la même pharmacie… idéalement. Il serait bon également que l’Ordre informe les médias sur la situation et clarifie, comme vous l’avez fait afin que le public soit bien informé.
Merci de votre démarche.
Sur le sujet, lettre de Lise Payette dans le devoir (7 août, 2015)
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/446972/le-pharmacien-et-sa-religion