Ce texte « cru », mais plein de sens vient de l’autrice de « Abattoir »
Abattoir
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Demain, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, vous allez entendre une foule de gens se plaindre que cette journée est inutile chez nous, que les Canadiennes ont atteint l’égalité de droit, qu’ailleurs c’est pire, et que les féministes ne font que chiâler.
Ils sont tannés de nous entendre parler de nos droits, et guess what? On est tannées d’en parler aussi (contente de savoir qu’on s’entend là-dessus).
Mais que ces personnes ne se sentent pas impuissantes! Il existe quelques solutions pratico-pratiques pour nous fermer la gueule.
Voici une série d’actions que vous pouvez poser dès maintenant pour qu’on cesse de vous embêter avec nos revendications. Ne me dites pas merci!
• Créez des programmes de développement personnel et d’éducation sexuelle obligatoires, dès la maternelle et jusqu’à la fin du secondaire, abordant:
– l’empathie, la gestion des émotions et la gestion du rejet;
– les rôles de genre, l’hétéronormativité et la masculinité toxique;
– le consentement éclairé et rétractable;
– les violences sexuelles, familiales et conjugales;
– les identités de genre et amoureuses;
– le plaisir féminin;
– le travail du sexe.
• Intégrez aux programmes scolaires :
– la véritable histoire du Québec, incluant l’histoire des violences coloniales, l’histoire de l’esclavage, l’histoire de la misogynie et de l’antiféminisme, l’histoire des diversités de genres et l’histoire des diversités de cultures;
– l’enseignement du droit civil, criminel et pénal, et des procédures judiciaires;
– l’enseignement de l’indépendance financière contre les violences économiques.
• Rendez obligatoire les formations sur les violences sexuelles, familiales et conjugales pour tous les intervenants du milieu de la santé, des corps policiers et des services juridiques.
• Rendez obligatoire les formations sur le racisme systémique pour tous les intervenants du milieu de la santé, des corps policiers et des services juridiques.
• Financez les centres d’hébergement et les organismes venant en aide aux femmes et enfants violentés et en situation de précarité.
• Créez de véritables ressources venant en aide aux hommes violents ou en difficultés.
• Rendez publique et gratuite l’accessibilité aux soins en santé mentale de qualité.
• Éliminez les violences et la grossophobie dans le domaine médical.
• Garantissez un revenu universel pour toutes les personnes et le contrôle sur les coûts des loyers.
• Garantissez l’accessibilité universelle à toutes les personnes dans tous les lieux publics et commerciaux.
• Garantissez l’accès local, gratuit et facile aux soins de santé sexuelle, incluant la contraception et l’avortement.
• Payez les femmes pour leur travail invisible et pour leur charge émotionnelle.
• Payez les femmes.
• Callez vos chums quand ils sont misogynes, racistes, homophobes et transphobes.
• N’élisez pas des personnes sexistes et racistes, homophobes et transphobes.
• Invitez des femmes dans vos festivals et sur vos plateaux.
• Cessez d’harceler les femmes que vous trouvez fourrables.
• Cessez d’harceler les femmes parce que vous ne les trouvez pas fourrables.
• Croyez les victimes quand elles dénoncent.
• Mettez fin à l’impunité des agresseurs.
• Normalisez les voir disparaitre de l’espace public.
• Reconnaissez le caractère systémique du racisme et des violences faites aux femmes.
Ils ne veulent pas entendre parler de nos droits, mais eux, ils se donnent tous les droits, sans aucune responsabilité.