Résultats longitudinaux du dépistage des années 2010 à 2014
Dans une région du Québec (Canada)
(préscolaire 5ans au primaire 6-12 ans)
Lorsqu’on met en place un dispositif de dépistage des élèves à risque, je recommande que le dépistage se réalise toutes les années du cheminement scolaire des élèves, du préscolaire jusqu’à la fin du primaire. Cette procédure assure une meilleure validité au dépistage (point de vue de plusieurs enseignantes selon différents degrés scolaires). De plus, cette procédure longitudinale permet de suivre l’évolution des élèves d’une année à l’autre tout en permettant de vérifier l’efficacité des interventions mises en place par le milieu.
Parmi les 2044 élèves évalués, quelques 902 ont été évalués sur plusieurs années. Soit à deux reprises (deux ans, 571 élèves), à trois reprises (trois ans, 240 élèves) ou encore à quatre reprises (quatre ans, 91 élèves).
Voici maintenant quelques constats sur les résultats longitudinaux :
- 45% (403/902) des élèves restent stables sans risque
- 17% (150/902) des élèves restent stables à risque
- 3% (29/902) des élèves restent stables à surveiller
Ainsi, quelque 65% des élèves évalués restent stables au niveau de leur « statut » d’une année à l’autre.
Lorsque le statut de l’élève est à risque ou à surveiller 16% s’améliorent au cours des années:
- passant de à risque à sans risque 6% (52/902)
- passant de à risque à à surveiller 4% (41/902)
- passant de à surveiller à sans risque 6% (58/902)
Une quantité similaire d’élèves changent de statut négativement, soit 18% :
- Passant de sans risque à à risque 6% (56/902)
- Passant de à surveiller à à risque 6% (60/902)
- Passant de sans risque à surveiller 6% (53/902)
Le suivi longitudinal nous livre quelques informations intéressantes sur la question de l’intervention préventive :
- Presque la moitié des élèves (+- 50%) ne sont pas à risque et n’ont pas de besoin particulier;
- Plus de 15% des élèves à risque ou à surveiller changent positivement suite soit aux interventions réalisées ou à d’autres causes;
- Autour de 25% d’élèves n’ayant pas un statut d’élève à risque le deviennent en cours de cheminement.
Ces informations nous indiquent qu’il faut augmenter significativement l’effet des interventions ayant pour but de réduire le taux d’élèves à risque. Ce taux d’élèves non à risque pourrait atteindre les 80% à 85%.