Chers écoles… chère éducation, ce que vous m’en faites voir de toutes les couleurs année après année.
Selon l’article de Daphnée Dion-Viens (Journal de Québec, 30 août 2015) (que je respecte beaucoup), » Des écoles préfèrent désormais récompenser les élèves qui entrent dans le rang plutôt que l’inverse… fini les punitions à l’école… »
On fait référence au professeur Steeve Bissonnette avec l’approche positive et à Madeleine Piché qui était directrice de l’école N-D du Canada et qui a implanté une approche « d’encadrement par privilège ». J’ai encore ici beaucoup de respect pour les deux, car je connais leurs travaux.
Pas de doute pour moi qu’une approche « positive » axée sur les comportements positifs c’est intéressant et souhaitable. Précisons cependant ici qu’il n’y a rien de nouveau dans cette approche qui existe depuis des décennies – on a appris cela des béhavioristes. Possiblement ce qui est de nouveau c’est de l’implanter à plus grande échelle et d’une façon systématique.
Nuances et mise en garde. Dans mon livre Comprendre l’apprentissage pour mieux éduquer, je présente ce qui suit:
« La valorisation des comportements positifs (p. 212)
En éducation on reconnaît aujourd’hui qu’il est plus important de mettre l’accent sur les comportements « positifs » (valoriser, renforcer) plutôt que de se centrer sur les comportements négatifs, les manquements aux règles (critiquer, punir, etc.). Cet accent sur le positif n’implique pas de ne pas faire vivre les conséquences des actes (comportements inadéquats en classe par exemple) s’il y a manquement aux règles. L’idée ici est de faire l’effort d’attirer l’attention sur les comportements attendus et de les renforcer. »
« Les tannants ne seront plus punis », n’est pas un message adéquat a envoyé aux éducateurs et aux enseignants. L’apprentissage du sens de la responsabilité envers ses comportements par le vécu des « conséquences » est très important. On apprend par nos succès, par nos erreurs et par nos échecs. L’une des erreurs qu’il faut éviter de commettre comme parent ou éducateur ou enseignant est de faire en sorte que les enfants ou les adolescents ne vivent pas les « conséquences » à leurs actes (conséquences positives ou négatives).
Conclusion
Oui pour faire l’effort de renforcer positivement les comportements adéquats, oui pour mettre un accent sur les comportements adéquats, mais ceci n’a rien à voir avec le fait de ne pas « punir » ou faire vivre des conséquences aux actes…
Humour
Un locataire avait dans un logement à côté de chez lui un jeune musicien qui jouait très fort de son instrument, ce qui nuisait à son sommeil. Le vieux monsieur pensa à une stratégie issue du béhaviorisme (les renforçateurs et leurs retraits). Il rencontra le jeune en lui disant qu’il aimait beaucoup sa musique et qu’il était prêt à le récompenser pour continuer à jouer tous les jours en lui donnant un montant d’argent chaque semaine. Ceci dura 2 ou 3 semaines. Puis, le vieux monsieur dit un jour au jeune musicien que malheureusement il ne pourrait plus le récompenser à l’avenir pour sa musique. Le jeune lui répondit alors que dans ces circonstances il se voyait dans l’obligation de ne plus jouer de la musique aussi fort. Finalement le vieux monsieur a pu dormir d’un sommeil profond.
Enlever un renforçateur peut devenir une punition.. ou ne pas mériter une récompense peut être interprété comme une punition.