La loi 21 sur la laïcité de l’État a été adopté par le gouvernement le dimanche 16 juin 2019 à 10.30h.
Le Québec est maintenant un État Laïque
Au Québec, le mouvement de laïcité de l’État à débuté graduellement. C’est avec la Révolution tranquille des années 1960 et Vatican 2 que les religieux abandonnent leur costume religieux (abandon d’un signe ostentatoire), par la suite il y aura la déconfessionnalisation du système d’éducation. Malgré ces changements, l’État québécois n’est pas encore considéré comme un État laïque. C’est donc maintenant, pour la première fois, par le projet de loi 21, que l’État québécois peut devenir un État laïc.
Le projet de loi 21 sur la laïcité de l’État est une suite logique de la Révolution tranquille. Dans notre histoire, nous avons vécu les jours sombres du contrôle excessif de la religion catholique sur le peuple québécois. Cette emprise tentaculaire contrôlait le système d’éducation et le corps des femmes. C’est également par son alliance avec l’État que le pouvoir de l’Église s’exerçait. C’est maintenant chose du passé et la loi 21 vient garantir qu’il n’y aura pas de retour en arrière.
Les symboles religieux étaient omniprésents au Québec avant la Révolution tranquille. Tout nous rappelait la religion : le crucifix dans les maisons, les icônes et statuettes dans les résidences, les écoles, les hôpitaux et autres endroits publics. L’habillement des religieux et les prescriptions de l’Église pour le contrôle des vêtements des femmes faisaient partie des exigences de la religion.
Rappelons que peu importe les religions, l’une de leurs missions est d’exercer un contrôle sur les pensées, les croyances, les valeurs et les comportements des fidèles. C’est ce que nous avons vécus au Québec. De leur côté, les pratiquants témoignent de leurs croyances et de leurs valeurs religieuses en utilisant les signes qui signalent à autrui leurs identités religieuses (la croix, la kippa, le hijab, le kirpan, etc.) (1).
La laïcité de l’État signifie la séparation de l’État et des religions. Ce n’est pas un mouvement contre les religions, mais une neutralité religieuse de l’État qui signifie que toutes les religions sont sur le même pied d’égalité et que tous les citoyens et citoyennes sont égaux (hommes et femmes). Il n’y a donc absolument pas de discrimination fondée sur la race ou la religion comme certains l’entendent. De plus, la loi 21 n’est pas raciste, car le racisme affirme la supériorité d’un groupe sur un autre alors que la loi 21 affirme le contraire, soit légalité de tous les citoyens et citoyennes. Elle n’est pas non plus discriminatoire ou inégalitaire, puisse que toutes les formes de signes religieux de toutes les religions sont touchées autant chez les hommes que chez les femmes. À ce sujet, il est possible que le voile islamique chez les femmes donne l’impression d’être davantage visée, mais c’est parce que ce signe est plus « visible » et plus présent que les autres.
Les mouvements actuels de contestation de ce projet de loi par certains groupes sont anti démocratiques puisque le gouvernement (CAQ) de Legault a été élu démocratiquement à l’automne dernier par la majorité du peuple québécois. Ce même gouvernement a toujours été clair dans ses intentions, dans son programme politique concernant la laïcité de l’État. C’est ça la démocratie, parfois ça nous convient et parfois ça ne nous convient pas, mais il faut respecter ce que la majorité à décidé.
(1) Le sociologue Guy Rocher, en 2010, mentionne: » La neutralité de l’État s,exprime par la neutralité de l’image donnée par ses représentants. Ces derniers doivent donc éviter d’afficher leur appartenance religieuse, politique ou philosophique. L’école publique n’est plus neutre si le corps enseignant ou la direction affichent ouvertement leur adhérence à une religion ».
Très bon texte sur les fondements de la laïcité
https://www.ledevoir.com/opinion/idees/581887/quebec-racisme-et-laicite-le-malheureux-amalgame
Très bon texte sur le Québec et sa différence avec les autres province et la laïcité
Autre très bon texte de Louise Beaudoin sur la laïcité
Autre très bon texte de Louise Mailloux sur la laïcité (clause dérogatoire)
Lettre d’appui au projet de laïcité
Bon texte sur l’intégrisme et le lien avec la laïcité
https://www.facebook.com/share.php?u=https%3A%2F%2Fwww.ledevoir.com%2Fopinion%2Fchroniques%2F551986%2Fintegrista&title=%C2%ABIntegrista%C2%BB!
Et Aussi:
https://www.journaldemontreal.com/2019/05/13/la-laicite-garante-de-la-cohesion-sociale
https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/551452/droits-et-devoirs
Un beau texte de Boucar Diouf
Un point de vue différent sur le sens du voile. Juste pour nous mêler un peu plus.
https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/552160/le-voile-islamique-mieux-comprendre-pour-agir
Très bon texte du journaliste Mathieu Bock-côté sur la laïcité, l’opposition des anglophones et des ethnies de Montréal
Autre texte sur la position de QS face au voile et à la laïcité
Texte de Denise Bombardier pro loi 21 et la lettre des universitaires en santé mentale contre
https://www.journaldemontreal.com/2019/04/30/un-barrage-contre-la-loi-21#cxrecs_s
Texte de Richard Martineau énumérant tous ceux qui sont contre la loi 21
https://www.journaldemontreal.com/2019/04/30/un-barrage-contre-la-loi-21#cxrecs_s
Texte intéressant de Fatima Houda-Pépin (ex-député libéral)
https://www.journaldemontreal.com/2019/05/15/pourquoi-je-suis-pour-la-laicite
Évolution?
On n’a guère fini d’en parler, n’est-ce pas, du p’tit Jésus ou de sa représentation par crucifix? Retrait de celui au Salon bleu coiffant la tête de la présidence; sauf-conduit laissé à d’autres (représentations/figurations) attenantes à certains lieux. Qui sait si ainsi ne parviendra-t-on pas ultimement à sauver le sauveur – du monde.
Ah, s’en trouve-t-il, certes, scandalisé.e.s. D’aucun.e.s en raison de leur répugnance à l’égard de tout religieux, «nôtre» ou [d’]«autre»[s]. D’autres en raison du cruel scénique de la chose (crucifixion). Bon, bien, s’il incommode ou choque tant ou tant de monde, en raison soit de son type de mort (le Jésus); pourquoi n’en présenterait pas une autre figuration, plus moderne ou contemporaine, mais non moins fidèle à l’«orthodoxie», au canon de l’époque ancienne? Pourquoi, par exemple, ne serait-ce pas celle de l’épisode avec la femme adultère? Y aurait-il plus fameuse « histoire » en toute l’histoire de l’Humanité ?
C’est de l’unique, cela. C’est sans pareil.le. À l’heure, en effet, où l’on n’en finit plus de ramener en débat l’avortement, où perdurent ou croissent les féminicides, où se propagent porno infantile, agressions sexuelles restant impunies ou impunissables, non dénoncées ou ultra-difficilement dénonçables, et où prolifèrent les viols comme arme de guerre…; quoi de plus nécessaire ou approprié qu’un repli/rabattement sur une vision de condition féminine à la Jésus – sauvant une adultère de lapidation et renvoyant du même coup, sans violence, à leurs propres errements les véritables fomenteurs de désordre ou propagateurs d’inhibition d’équité-paix sur Terre.
L’ironique de la chose étant qu’il parait que ça n’aurait même pas vraiment eu lieu cet épisode de « la femme adultère »; que ç’aurait été construit à seule fin de représentation. Et puis? Quelle différence? La chose n’en est-elle pas moins conciliable avec l’attitude et les comportements rapportés de Jésus à l’égard des femmes ou en présence de femmes? Tout à fait. Parfaitement. Elle en condense à merveille l’esprit.
Une hellénisation de récits fait dire à Jésus qu’il serait venu rendre témoignage à la vérité. Or, lorsqu’on en arrive là…, au véritable, on ne peut ne pas repenser à Nietzsche — («anti-christ» pourfendeur du christianisme par excellence s’il en fut) —, qui arguait qu’il n’y aurait pas de faits mais seulement des interprétations de faits. Aux antipodes, à la même époque, s’en est trouvé un autre moins préoccupé de véritable ou vérité que de beauté. Énonçant que la Beauté sauvera le monde et qu’en toute l’histoire de l’humanité jamais n’y aurait-il eu plus belle figure que celle du Christ.
Si bien que ne resterait qu’à déterminer ce qu’on préfère ou choisit: vérité (inatteignable, incernable,incirconscrivable, indésignable, inidentifiable), ou beauté. Indéfinissable aussi, mais sensible, elle. Et pouvant sauver le monde…
Il s’en sera trouvé un (M. B.), hier, pour se désoler sur la Toile d’une privilégiation d’esthétique par rapport à la raison (‘pure’?) :
« L’une des raisons principales pour le retrait des symboles religieux des personnes en autorité, c’est la publicité faite pour une religion par le port du symbole. Avec la loi 21, on bloque cette publicité, mais on laisse celle qui est affichée aux murs… parce qu’elle possède une valeur esthétique »
Or… Pourquoi pas – esthétique d’abord? Qui sait si esthétique et estéthique ne seraient pas une seule et même chose, et que, partant, oui, la beauté sauvera[it] le monde? Et, oui, qu’ainsi, une représentation de cette légendaire histoire de le femme adultère, plus belle histoire de tous les temps, ne serait pas ce qu’il y aurait de mieux à illustrer pour la bonification et l’embellissement continus croissants du monde?