Qu’on vous appelle nos aînés, les vieux Ou plus probablement Qu’on vous appelle…/ pas souvent
Cette lettre d’amour est pour vous Qui êtes aujourd’hui ce que demain nous serons Qui étiez hier, ce que nous sommes
La vieillesse est un automne Les feuilles, comme les amis et l’avenir, tombent au sol Et révèle la structure de l’arbre, le cœur de l’être
Si les jeunes ont toutes la vie devant Les aînés ont toute leur vie en dedans
L’humilité aussi, ils ne gueulent pas leur sagesse N’imposent pas leur savoir Même après avoir vécu Survécu aux crises économiques, crises d’octobre Crises d’Oka, crises du Verglas, crisse de Covid, etc.
Ils demeurent discrets, elles demeurent modestes
Ils nous regardent nous épivarder avec nos vieilles idées
Et nos conneries modernes
Ils savent bien qu’on fait ce qu’on peut
Peut-être qu’ils ne feraient pas mieux
On leur en reproche déjà beaucoup
Faites de la place, colonisateurs, Ok boomers
Et autres formes d’âgisme de bon ton
A posteriori, trop facile de condamner
« Nous ne ferons plus les erreurs du passé!»
Évidemment
Vu qu’on a les deux pieds dans les erreurs du présent
Demain, c’est loin, mais pas tant
L’isolement, la fraude et la maltraitance
Nous pendent au coin des rides
Quand nos calendriers se remplissent
Nos existences se vident
Le regard quitte les yeux, du crâne coule le visage
Le visage perd la face, déjà vieux
Le monde se coupe, le monde s’occupe de nous
Nous consulte de moins en moins sur nous-même
Nous devenons socialement exceptables
Alors ils se tassent, les vieux
Se laissent entasser sans faire de bruit
Ils ne veulent pas causer de problèmes
Si jeunesse savait ce que vieillesse pourrait
De l’intelligence relationnelle
Des histoires, un rythme plus humain
De la mémoire vive et vivante pour nos logiciels
Et notre logique souvent défaillantes
Moi, je les trouve facile à aimer, les aînés
Va pas croire que tu m’insultes
Si t’insinues que j’ai un public de vieilles matantes
Sont drôles et brillantes, t’sé, les matantes
Mais sais-tu que dans mes fans
Y’a aussi ta petite cousine pis ta femme
De toute façon
Le temps ne fait rien à l’affaire
Y’a des ados vieux cons
De jeunes génies en marchette
Et des gamins grabataires
Alors amenez-en des Francine Ruel, des Jeannette Bertrand, des Michel Tremblay, des Joséphine Bacon et des Gilles Vigneault
Il en manque plein nos écrans
Que votre parole ne se perde pas dans l’écho
Des pensées creuses
Vous êtes loin d’être cons, loin d’être des colons
Vous êtes les colonnes d’un temple qui abrite encore
Quelque chose comme un grand peuple
On se comptera pas de menteries
Vieillir comporte son lot de désagrément
Et de désagrègement
Mais entre les os qui se fragilisent
La vue et l’espérance de vie qui baisse
Il reste les bons moments, l’amour vécu, les enfants
Les luttes gagnées, et celles à mener
La richesse est dans le cœur
Mais la fortune est dans la tête
Par les liens, les valeurs partagées
L’histoire que l’on porte
Et tout ce qui nous porte à vivre jusqu’à demain
Le jour est jeune encore
Quand l’esprit veille
L’âge dort…
2 réflexions au sujet de « David Goudreault | Lettre d’amour aux aînés »
Allo, mon Ami Pierre!
Tu as trouvé la place idéale pour faire paraître ce texte que j’ai encore relu. Je ne me lasse pas.
Ce jeune qui compose aussi bien sur l’amour qu’on devrait offrir aux Aînés, c’est exceptionnel!
Il faudrait que tout le monde, jeune et moins jeune, le lise avec attention et le garde en mémoire!
C’est une perle!
On ne devrait jamais oublier ce que les générations ont fait avant nous avec si peu de moyens? Wow! C’est inouï! Reconnaissance et gratitude leur sont acquises pour toujours!
Merci Angèle, j’aurais dû le dire, c’est grâce à toi que j’ai découvert cette perle, ces deux merveilleux textes de Goudreault. Merci mon amie Angèle pour ta persévérance à faire connaître de tels textes. Je suis en accord avec toi, il faudrait que ces textes soient bien connus. Je les ai diffusé aussi sur Facebook.
Allo, mon Ami Pierre!
Tu as trouvé la place idéale pour faire paraître ce texte que j’ai encore relu. Je ne me lasse pas.
Ce jeune qui compose aussi bien sur l’amour qu’on devrait offrir aux Aînés, c’est exceptionnel!
Il faudrait que tout le monde, jeune et moins jeune, le lise avec attention et le garde en mémoire!
C’est une perle!
On ne devrait jamais oublier ce que les générations ont fait avant nous avec si peu de moyens? Wow! C’est inouï! Reconnaissance et gratitude leur sont acquises pour toujours!
Merci Angèle, j’aurais dû le dire, c’est grâce à toi que j’ai découvert cette perle, ces deux merveilleux textes de Goudreault. Merci mon amie Angèle pour ta persévérance à faire connaître de tels textes. Je suis en accord avec toi, il faudrait que ces textes soient bien connus. Je les ai diffusé aussi sur Facebook.